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Cancer et activité physique: l'effet des exercices sur les douleurs articulaires causées par l'hormonothérapie

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COMMENT LES DOULEURS ARTICULAIRES ET MUSCULAIRES SONT-ELLES CRÉES PAR L’HORMONOTHÉRAPIE?

Au Québec, plus de 150 personnes reçoivent un diagnostic de cancer chaque jour. C’est énorme! Parmi ceux-ci, le cancer du  sein, le cancer du poumon et le cancer de la prostate figurent parmi les plus répandus. Chez les femmes, le cancer du sein reste le diagnostic le plus courant. Le plan de traitement pour cette maladie est vaste, mais le recours à l'hormonothérapie y est fréquent. L'hormonothérapie est autant utilisée en prévention qu’en traitements dans certains cas. Ce type de traitement n’est pas sans conséquences, car il vient souvent avec un lot d’effets indésirables. Parmi les symptômes, on retrouve plus souvent qu’autrement des douleurs articulaires et musculaires. Ces douleurs peuvent être très contraignantes et limitantes. La bonne nouvelle dans tout ça est que l’activité physique peut avoir un impact positif sur les douleurs articulaires et musculaires en lien avec l’hormonothérapie. Regardons d’abord comment l'hormonothérapie crée ces douleurs et, ensuite, comment l’activité physique peut aider.



COMMENT LES DOULEURS ARTICULAIRES ET MUSCULAIRES SONT-ELLES CRÉES PAR L’HORMONOTHÉRAPIE?

Il existe plusieurs types de médication hormonale. Dans les cas des cancers du sein (et autres cancers hormonaux féminins), deux catégories d’hormonothérapie sont généralement utilisées: les anti-estrogènes et les inhibiteurs de l’aromatase.  


Les premiers, les anti-estrogènes, sont majoritairement prescrits chez les femmes non ménopausées. Ils ont comme action de bloquer les récepteurs d’oestrogène des cellules cancéreuses. Il n’affecte donc pas le taux d’oestrogène dans l’ensemble du corps. C’est pour cette raison qu’il cause moins de douleurs articulaires et musculaires. 


Les deuxièmes, les inhibiteurs de l’aromatase, sont ceux qui causent le plus d’inconforts articulaires. Tout d’abord, l'aromatase est une enzyme présente chez les femmes qui convertit les androgènes (hormones masculines) en oestrogène (hormones féminines). Ce type d’hormonothérapie inhibe donc la production de cette enzyme et limite la production d’oestrogène. Le taux global d’oestrogène produit par les ovaires et libéré dans le corps est donc diminué. Ce type d’hormonothérapie est souvent privilégié chez les femmes ménopausées puisqu’il est grandement efficace. Par conséquent, il crée beaucoup plus d’effets indésirables, comme les douleurs articulaires et musculaires souvent mentionnées.


La diminution du taux hormonal imposé par cette médication est la cause première des douleurs mentionnées par les patientes. Cette chute hormonale a pour conséquence d’avoir un effet protecteur sur les fibres nociceptives (les fibres qui transmettent le message douleur des articulations et muscles jusqu’au cerveau). En d’autres mots, un message douleur est envoyé au cerveau, et le manque d'oestrogène empêche de l’arrêter, ce qui donne comme impression et sensation qu’une douleur est constamment présente, sans qu’il y est de problème grave associé. En plus, les conditions qui peuvent être déjà existantes chez ces femmes, soit l'ostéoporose, la fibromyalgie ou autres problèmes articulaires, ne peuvent qu'encourager ses douleurs.


Les douleurs souvent mentionnées par les femmes ayant recours à l’hormonothérapie sont donc valides, présentes et limitantes. Elles tenteront par plusieurs moyens de se soulager, parfois sans réel impact. Toutefois, la pratique de l’activité physique peut être bénéfique.


QUEL EST L’IMPACT DE L’ACTIVITÉ PHYSIQUE?

Les exercices ont des effets positifs sur les douleurs causées par les blessures, ça ce n’est pas un secret! Mais comment la pratique de l’activité physique peut-elle avoir un impact sur une douleur causée par une médication?


Tel que mentionné plus haut, le manque d'oestrogène causé par le traitement hormonal agit sur les fibres nerveuses. Plus particulièrement sur les fibres qui transmettent les messages de douleur, les nociceptives. Le message douloureux est constamment transmis au cerveau et nous nous devons de trouver un moyen de le contredire pour arrêter le cercle infini de douleur qui est créé. Ce moyen est l’exercice.


Avant tout, il est important de savoir qu’on peut catégoriser les fibres nerveuses en deux groupes; les petites et les grosses. Les nociceptives, celles associées à la douleur, entrent dans la catégorie des «petites». Les «grosses», elles, comprennent notamment les motoneurones (fibres associés aux contraction musculaires). Celles-ci étant plus grosses et imposantes, elles peuvent «enterrer» le message transmis par les petites. En d’autres mots, le message envoyé au cerveau servant à engager la contraction musculaire (par les grosses fibres) peut masquer le message douleurs envoyé par les petites fibres de la douleur. C’est là que l’activité physique entre en jeu! Si la stimulation de ces fibres nerveuse peuvent diminuer les douleurs, la contraction musculaire figure parmi la solution.

QUELS EXERCICES SONT À PRIVILÉGIER?


Plus on contracte les muscles, plus on sera soulagé. Il est donc juste de dire que la pratique régulière de l’activité physique aura un impact positif sur les douleurs articulaires et musculaires causées par l’hormonothérapie chez les femmes atteintes du cancer du sein.


Plus concrètement, les exercices musculaires impliquant les grands groupes musculaires (donc plus fibres musculaires) seraient des plus efficaces. Des exercices comme les squats, push up ou encore des exercices avec des poids libres seraient pertinent pour en nommer que quelques uns. 


QUEL EST LE RÔLE DU KINÉSIOLOGUE?

Afin d’établir les bons exercices pour chaque personne, il est recommandé de connaître le portrait global de la personne, c’est-à-dire ses objectifs, ses besoins ainsi que sa condition physique. Le kinésiologue étant le professionnel de la santé spécialiste de l’activité physique, sera en mesure d’établir le plan d’action adapté à chacun. Les douleurs articulaires et musculaires ne sont généralement pas les seuls obstacles lors d’une rémission de cancer, il est donc important de cibler l’activité physique qui sera la plus adaptée.


SOURCES:

-FONDATION QUÉBÉCOISE DU CANCER
-THORNE, C. Management of arthralgias associated with aromatase inhibitor therapy, 2017. www.current-oncology.com/index.php/oncology/article/view/179/152
-MELZACK. WALL, The gate-control theory of pain,  1965. www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1607474/pdf/brmedj00141-0006b.pdf 
-ACSM’s Exercise Management for Persons With Chronic Diseases and Disabilities


Kinésiologue

Joanie Macédo

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